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"J'ai crevé quatre fois !" peste un "Gan-Mercier" à l'arrivée de l'Authentic 1868, le parcours de 120 km de l'Anjou Vélo Vintage 2017. Un "Bianchi"septuagénaire a dû écourter la randonnée en raison d'un flan de boyau coupé. D'autres maillots-qui-grattent ont eu moins de chance : la roue avant plantée dans la piste friable, ou déséquilibrés par une pierre, ils ont fini à plat ventre sur le bas-côté.
35 km de cheminsAvec mon copain Pierrot Tosi, l'ex-coureur pro, quel bol : ni panne, ni gamelle ! Mais quelle épreuve ce fut. Quel mal aux jambes. Le parcours, s'il empruntait en partie les belles routes sans voitures du Maine-et-Loire, était ponctué de vingt secteurs "gravel" soit 35 km de chemins en forêt ou à travers vignes. Des sentes recouvertes parfois de gravillons (du gravel "roulant" comme le réclament les participants), parfois de cailloux plus ou moins tranchants (idéal pour les crevaisons) et, cauchemar des coureurs, parfois de sable. De la semoule de couscous bien fine dans laquelle on patine, on dérape, on enfonce son pneu. Savez-vous ce que fait un cycliste ainsi stoppé ? S'il a de bonnes jambes, il appuie de toutes ses forces pour se sortir du piège ; peu à peu, il reprend de la vitesse et repart en zigzaguant sur le bord du chemin tapissé d'aiguilles de pin. Mais si ses jambes ne sont plus là, le malheureux s'arrête, pose pied à terre et n'a plus qu'à pousser son vélo. La scène tient plus du cyclo-cross que de la sortie "gravel".
Au repas d'arrivée — d'excellentes fouées, petits pains soufflés locaux —, mes compagnons évoquent "un parcours pour VTT". L'idée de parsemer la sortie de parties tout-terrain est bonne, mais cela doit rester accessible aux bicyclettes de course équipées de pneus de section de 28 mm.
Le raid, quoique difficile, est inoubliable : des paysages magnifiques, un accueil chaleureux (les bénévoles aux ravitaillement) et des cyclistes amateurs de vélos anciens. Avec eux, il faut garder son souffle car les discussions sont interminables et passionnantes.
Pour la prochaine édition, je proposerai :
- de supprimer les parties sablonneuses et les chemins truffés de grosses pierres (dangereux) ;
- de poser un fût de bière à l'arrivée (à la place du vin pas assez frais) ;
- de retirer de la musette le verre en plastique, inutile (un bidon à la place, à la rigueur) ;
- d'inviter d'anciens coureurs professionnels, comme lors de précédentes éditions.Textes et photos issus du blog "Le Vélomane Vintage"
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